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Le chant du bouc

Extrait :
Ne pas bouger. Le sang figé gorge son écharpe
de coton bleu. Lui donne froid.
Sa bouche est fermée par le rouge coagulé.
Ne pas crier.
Se concentrer sur les battements réguliers
de sa poitrine. Un coeur pour deux corps.
Par instants, les tueurs jettent des poignées
de mots sur l'entassement de cadavres.
Fouillent, dépouillent, déplacent. Ne pas bouger.
À peine respirer pour qu'aucun souffle
ne trahisse cette vie oubliée.

Republié chez FOLIO POLICIER numéro 262 en juin 2002